Les “mauvaises herbes” au jardin : amies ou ennemies ?

C’est vrai que dans le jardin, et même en général, les mauvaises herbes n’ont pas bonne presse. D’ailleurs on ne sait jamais trop ce que l’on doit faire avec elles. Faut-il toutes les enlever, ou bien au contraire, les garder ? Quels rôles jouent-elles dans votre jardin ? Je vais essayer de vous en dire plus dans cet article.

Qu’est-ce qu’une “mauvaise herbe” ?

C’est vrai, il est important de comprendre ce que l’on entend par “mauvaise herbe”. Il s’agit en réalité de plantes sauvages qui poussent spontanément dans nos jardins, sans avoir été semées ni plantées volontairement. Elles sont généralement considérées comme nuisibles, car elles sont susceptibles de concurrencer les autres plantes cultivées en leur prenant de l’espace, de la lumière ou des nutriments.

Les différentes catégories de mauvaises herbes

Il existe plusieurs types de mauvaises herbes que vous pouvez retrouver dans votre jardin :

• Les plantes annuelles : elles complètent leur cycle de vie en une seule saison (exemple : le pissenlit).
• Les plantes vivaces : elles persistent pendant plusieurs années (exemple : le chiendent).
• Les plantes envahissantes : elles se propagent rapidement et envahissent de grandes surfaces (exemple : le lierre terrestre).

Les rôles et les bienfaits des mauvaises herbes

Contrairement aux idées reçues, les “mauvaises herbes” ne sont pas toujours nuisibles pour votre jardin. Elles peuvent même offrir de nombreux avantages. Et oui ! En voici quelques uns.

Favoriser la biodiversité de votre jardin

En accueillant diverses espèces végétales dans votre jardin, vous favorisez la biodiversité. Les mauvaises herbes constituent en effet un habitat et une source de nourriture pour de nombreux insectes, oiseaux ou autres petits animaux.

Protéger et améliorer le sol

Certaines mauvaises herbes ont un système racinaire profond qui permet d’aérer le sol et d’en améliorer la structure. De plus, elles protègent le sol contre l’érosion en retenant les particules du sol avec leurs racines.

Aider les autres plantes à pousser (et si !)

Les mauvaises herbes peuvent également avoir un effet positif sur la croissance des autres plantes. Par exemple, certaines espèces, comme la consoude, sont capables de fixer l’azote atmosphérique et ainsi d’enrichir le sol en nutriments essentiels pour les autres plantes.

Être utiles au jardinier que vous êtes

Enfin, certaines mauvaises herbes peuvent être utilisées par le jardinier lui-même :

• Comme indicateurs : leur présence peut vous renseigner sur la qualité du sol et les éventuelles carences en nutriments.
• Comme engrais : certaines plantes peuvent être utilisées pour fabriquer un fertilisant naturel, comme le purin d’ortie.
• Comme plantes comestibles : de nombreuses mauvaises herbes sont en réalité des légumes sauvages aux multiples vertus (exemple : l’oseille).

Faut-il les enlever ou les laisser pousser ?

La réponse à cette (éternelle) question dépend de plusieurs facteurs. Voici quelques éléments à prendre en compte pour décider si vous devez enlever ou laisser pousser les “mauvaises herbes” dans votre jardin.

Leur impact sur les autres plantes cultivées

Certaines mauvaises herbes peuvent effectivement entrer en compétition avec vos plantes cultivées pour l’espace, la lumière et les nutriments. Il est alors préférable de les enlever, notamment lorsque les autres plantes sont encore jeunes et vulnérables.

Leur potentiel envahissant : bien les surveiller

Si une espèce a tendance à se propager rapidement et à envahir votre jardin, il est recommandé de surveiller son développement et d’intervenir si nécessaire pour éviter qu’elle ne prenne trop de place.

Leur utilité pour le jardinier et la biodiversité

Comme évoqué précédemment, certaines mauvaises herbes peuvent être bénéfiques pour votre jardin et la biodiversité. Dans ce cas, il peut être judicieux de les conserver, voire de les encourager.

Comment gérer les mauvaises herbes sans les éliminer totalement ?

Pour profiter des avantages qu’offrent les mauvaises herbes tout en évitant qu’elles ne deviennent envahissantes, vous pouvez adopter différentes stratégies. Je vous parle ici de stratégies bio et responsables, car vous n’avez pas besoin d’utiliser de produits chimiques.

• Pratiquer le paillage : étalez une couche de matériaux organiques (paille, tonte de gazon…) sur le sol pour limiter le développement des herbes indésirables, tout en enrichissant et protégeant le sol.
• Favoriser certaines espèces : choisissez soigneusement les mauvaises herbes que vous souhaitez conserver, en fonction de leur utilité pour le jardin ou la biodiversité.
• Pratiquer la rotation des cultures : changez régulièrement l’emplacement des plantes cultivées pour éviter l’apparition de mauvaises herbes spécifiques à certaines cultures.
• Privilégier l’arrachage manuel : au lieu d’utiliser des herbicides chimiques, privilégiez l’arrachage manuel des mauvaises herbes, qui est plus respectueux de l’environnement et de la biodiversité.

Les “mauvaises herbes” n’ont pas forcément que des aspects négatifs. Avec les bons outils, un désherbage régulier et quelques astuces de jardinier, il est possible de lutter contre les mauvaises herbes à racines et à graines.

Bien gérées, elles peuvent même contribuer à la santé et à la beauté de votre jardin. Apprenez donc à les connaître pour tirer le meilleur parti de leur présence.