Le chou fait partie des légumes les plus gratifiants à cultiver au potager, offrant des récoltes généreuses et une excellente conservation. Pourtant, nombreux sont les jardiniers qui rencontrent des difficultés avec cette crucifère exigeante mais ô combien savoureuse.
Réussir la culture des choux demande quelques connaissances spécifiques, mais avec les bonnes techniques, vous obtiendrez des pommes fermes et savoureuses.
Sommaire de cet article
Choisir la bonne variété de chou selon la saison
La première clé du succès réside dans le choix de la variété adaptée à votre climat et à la période de culture souhaitée. Les choux se déclinent en trois grandes catégories selon leur période de récolte : les choux de printemps, d’été et d’automne-hiver.
Pour les choux de printemps, privilégiez des variétés comme ‘Cœur de bœuf des Vertus’ ou ‘Jersey Wakefield’, semées en août-septembre pour une récolte de mai à juin. Les choux d’été incluent ‘Golden Acre’ ou ‘Copenhagen Market’, semés de février à avril sous abri.
⏰ Timing optimal : Échelonnez vos semis toutes les 2-3 semaines pour étaler les récoltes et profiter de choux frais plus longtemps.
Les choux d’automne-hiver sont les plus faciles pour débuter : ‘Quintal d’Alsace’, ‘Tête de pierre’ ou ‘Chou de Bruxelles’ se sèment de mai à juillet pour des récoltes automnales et hivernales. Ces variétés tardives résistent mieux au froid et aux maladies.
Préparer un sol riche et bien drainé
Les choux sont des légumes gourmands qui exigent un sol fertile, profond et bien structuré. Une préparation minutieuse du terrain conditionnera largement la réussite de votre culture.
Commencez par enrichir votre sol dès l’automne précédent avec du compost bien décomposé ou du fumier (3-4 kg par m²). Les choux apprécient un pH légèrement alcalin, entre 6,5 et 7,5. Si votre terre est acide, incorporez de la cendre de bois ou du calcaire broyé.
Le drainage est crucial car les choux redoutent l’humidité stagnante qui favorise les maladies du collet. Sur sol lourd, créez des buttes surélevées de 15-20 cm ou incorporez du sable grossier et du compost pour alléger la texture.
Astuce permaculture : Plantez vos choux après des légumineuses (haricots, pois) qui ont enrichi le sol en azote naturellement.
Maîtriser le semis et le repiquage
Le semis en pépinière reste la méthode la plus fiable pour obtenir des plants vigoureux. Semez en lignes espacées de 10 cm, dans une terre fine et fraîche, en recouvrant les graines de 1 cm de terreau tamisé.
Maintenez le sol humide mais non détrempé jusqu’à la levée (5-8 jours). Dès l’apparition des premières vraies feuilles, éclaircissez les plants en ne gardant que les plus vigoureux tous les 3-4 cm.
Le repiquage s’effectue quand les plants possèdent 4-5 vraies feuilles, soit 5-6 semaines après le semis. Respectez un espacement de 50 cm en tous sens pour les variétés de taille moyenne, 60-70 cm pour les gros choux d’hiver.
Lors de la plantation, enterrez légèrement le collet et tassez fermement autour du plant. Arrosez copieusement et installez un paillis pour conserver l’humidité et limiter les adventices.
Assurer un arrosage régulier et une fertilisation adaptée
Les choux ont des besoins en eau importants, particulièrement durant la formation de la pomme. Un stress hydrique peut provoquer la montée en graines prématurée ou des pommes fendillées.
Arrosez régulièrement, en privilégiant des arrosages copieux mais espacés plutôt que de petits apports quotidiens. Comptez 15-20 litres par m² et par semaine en période chaude. L’idéal est d’installer un système de goutte-à-goutte sous paillis.
Astuce récup : Récupérez l’eau de pluie dans des bidons pour l’arrosage des choux. Cette eau douce, non calcaire, leur convient parfaitement.
Côté fertilisation, apportez un engrais riche en azote 3 semaines après la plantation (purin d’ortie dilué ou engrais organique). Renouvelez l’opération au début de la formation des pommes pour soutenir la croissance.
Buttez légèrement le pied des choux au fur et à mesure de leur développement pour favoriser l’enracinement et la stabilité des plants. Cette opération permet aussi d’incorporer des amendements organiques.
Protéger naturellement contre les ravageurs
La prévention reste votre meilleure arme contre les nombreux ravageurs qui affectionnent les choux : altises, piéride, hernie du chou et pucerons cendrés.
Installez un voile anti-insectes dès la plantation pour protéger les jeunes plants des altises qui criblent les feuilles de petits trous. Retirez-le quand les plants sont bien établis (6-8 semaines).
Contre la piéride du chou, inspectez régulièrement le dessous des feuilles pour éliminer les œufs oranges. Pulvérisez du Bacillus thuringiensis (insecticide biologique) sur les jeunes chenilles si l’infestation est importante.
Pour prévenir la hernie du chou, respectez une rotation de 4-5 ans minimum avec les autres crucifères (radis, navets, roquette). Cette maladie du sol persiste plusieurs années et rend la culture impossible.
Compagnonnage malin : Associez vos choux avec des cosmos, soucis ou capucines qui attirent les auxiliaires et repoussent certains ravageurs.
Optimiser la récolte et la conservation
La récolte des choux s’échelonne selon les variétés, de mai à mars de l’année suivante. Récoltez quand les pommes sont fermes et bien serrées, avant qu’elles ne s’ouvrent ou montent en graines.
Coupez le chou à la base en conservant quelques feuilles extérieures pour la protection. Par temps sec, les choux peuvent se conserver plusieurs semaines en cave fraîche (2-4°C) et ventilée, suspendus tête en bas.
Pour les choux d’hiver, laissez-les en place et récoltez au fur et à mesure des besoins. Ils supportent des gelées jusqu’à -10°C et gagnent même en saveur après les premiers froids.
Après récolte, n’arrachez pas les souches : elles produiront de nouveaux petits choux (choux de Bruxelles naturels) au printemps suivant, délicieux en primeurs.
Cultiver des choux demande patience et savoir-faire, mais ces légumes généreux récompenseront vos efforts par des récoltes abondantes. En suivant ces cinq astuces clés et en adaptant vos pratiques au rythme des saisons, vous maîtriserez rapidement cette culture traditionnelle du potager. N’hésitez pas à commencer petit avec quelques plants pour vous familiariser avec leurs exigences avant d’étendre votre production.