
Sauvez les dernières tomates : abri pluie et récolte hâtive
L’automne s’installe progressivement dans nos jardins et avec lui, l’inquiétude de voir nos dernières tomates succomber aux pluies et au froid. Cette année, j’ai décidé de prendre les devants pour sauver ma récolte tardive. Après plusieurs saisons d’échecs et de fruits pourris sur pied, j’ai développé quelques techniques simples mais efficaces pour prolonger la saison de mes tomates bien-aimées.
Sommaire de cet article
Pourquoi protéger ses tomates en fin de saison ?
L’arrivée des pluies automnales représente un véritable danger pour nos cultures de tomates. L’humidité persistante favorise le développement du mildiou et du botrytis, ces champignons redoutables qui peuvent anéantir une récolte en quelques jours seulement. Une tomate exposée à l’humidité constante est une tomate condamnée, peu importe sa variété ou sa robustesse.
J’ai appris cette leçon à mes dépens il y a trois ans, quand j’ai perdu près de 15 kilos de tomates San Marzano en une semaine de pluie continue. Cette expérience douloureuse m’a poussé à chercher des solutions durables pour protéger mes précieux fruits rouges jusqu’aux premières gelées.
Installer un abri de pluie efficace
La première étape consiste à créer un toit au-dessus de vos plants. J’ai testé plusieurs systèmes au fil des années, mais le plus efficace reste l’installation d’une structure légère recouverte d’une bâche transparente ou d’un film plastique. L’objectif n’est pas de créer une serre, mais simplement d’empêcher l’eau de tomber directement sur le feuillage et les fruits.
Pour mes propres tomates, j’utilise des arceaux métalliques fixés de part et d’autre des rangs, sur lesquels je déploie un film plastique de 200 microns. La clé est de laisser les côtés ouverts pour permettre une bonne circulation de l’air et éviter la condensation excessive.
Matériel nécessaire pour un abri anti-pluie
- Arceaux métalliques ou tuteurs solides
- Film plastique transparent (200 microns minimum)
- Pinces à linge ou clips spéciaux pour maintenir le film
- Ficelle de jardinage
- Petits piquets pour sécuriser la structure au sol
L’installation ne prend généralement qu’une heure pour un rang d’une dizaine de pieds de tomates. Le secret est de fixer le film suffisamment haut pour qu’il ne touche pas les plants, mais pas trop pour qu’il protège efficacement de la pluie oblique.
J’ai remarqué qu’un angle de 25 à 30 degrés permet un bon écoulement de l’eau sans risque d’accumulation. Pour plus de stabilité, je renforce les coins avec des poids ou des sardines de camping enfoncées dans le sol.
Techniques de récolte anticipée
Malgré toutes nos précautions, certaines tomates ne mûriront pas sur pied avant les premières gelées. C’est pourquoi j’ai développé une stratégie de récolte anticipée qui me permet de profiter de mes tomates pendant plusieurs semaines supplémentaires. Le principe est simple : les tomates peuvent parfaitement mûrir après cueillette si elles ont déjà entamé leur processus de maturation.
Dès que je remarque les premiers signes de coloration – ce petit point rosé qui apparaît à la base du fruit – je sais que je peux cueillir la tomate et la faire mûrir à l’intérieur. Cette méthode m’a permis l’année dernière de savourer mes dernières Cœur de Bœuf jusqu’à la mi-novembre !
Accélérer le mûrissement des tomates récoltées
Pour favoriser le mûrissement des tomates récoltées encore vertes ou à peine colorées, j’utilise une technique ancestrale qui fonctionne à merveille. Je place mes tomates dans une caisse en bois peu profonde, en évitant qu’elles se touchent. L’astuce consiste à ajouter une pomme mûre parmi les tomates – celle-ci dégage naturellement de l’éthylène, l’hormone responsable de la maturation des fruits.
Je conserve ensuite cette caisse dans une pièce sombre et tempérée, idéalement entre 18 et 20°C. La cave est parfaite, mais une armoire dans la cuisine fonctionne également très bien. Je vérifie mes tomates tous les deux jours pour retirer celles qui sont mûres et éliminer immédiatement celles qui montrent des signes de pourriture.
- Récolter dès l’apparition des premières couleurs
- Manipuler délicatement pour éviter les meurtrissures
- Disposer les fruits en une seule couche
- Ajouter une pomme mûre pour accélérer le processus
- Maintenir une température constante entre 18 et 20°C
Préparer les plants pour optimiser les derniers fruits
Fin septembre, j’effectue une taille stratégique de mes plants de tomates pour concentrer l’énergie de la plante vers les fruits déjà formés. Cette étape est cruciale : chaque feuille et chaque nouvelle fleur que vous éliminez permet de rediriger la sève vers les fruits existants.
Je commence par supprimer toutes les fleurs et les boutons floraux qui n’auront de toute façon pas le temps de se transformer en fruits mûrs. Ensuite, je réduis drastiquement le feuillage en ne conservant que 2-3 feuilles au-dessus de chaque bouquet de fruits.
Cette taille sévère peut paraître brutale, mais elle produit des résultats spectaculaires. En privant la plante de sa capacité à croître davantage, vous l’obligez à concentrer ses ressources sur la maturation des fruits existants. J’ai constaté que cette technique permet de gagner facilement 10 à 15 jours sur le temps de maturation habituel.
L’an dernier, grâce à cette méthode combinée à mon abri anti-pluie, j’ai récolté mes dernières tomates cerises le 5 novembre, un record dans ma région où les premières gelées arrivent généralement mi-octobre.
Ce qu’il faut retenir
- Installer un abri anti-pluie avec ventilation latérale dès septembre
- Récolter les tomates dès les premiers signes de coloration
- Utiliser une pomme pour accélérer le mûrissement des tomates récoltées
- Tailler sévèrement les plants pour concentrer l’énergie vers les fruits existants
- Surveiller la météo et récolter massivement avant les annonces de gel
Après six ans de culture intensive de tomates, ces techniques m’ont permis de prolonger considérablement ma saison de récolte. Plus besoin de transformer précipitamment des kilos de tomates vertes en confiture ou en chutney ! En combinant protection physique et stratégies de maturation, j’ai appris à défier le calendrier et à savourer le goût incomparable des tomates du jardin bien après que mes voisins aient abandonné les leurs. La satisfaction de déguster une tomate fraîche en plein mois de novembre vaut largement les quelques heures consacrées à ces préparatifs d’automne.
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